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Au 17ème siècle, Francis Bacon et René Descartes, puis Blaise Pascal ont, en quelque sorte, frappé les trois coups marquant le début de l'histoire du Progrès et de l'édification, dans sa foulée, de la société libérale occidentale. « Le savoir est pouvoir »…../ « pour l'homme de se rendre comme maître et possesseur de la nature ». Or « toute la suite des hommes depuis le cours de tant de siècles est comme un seul homme qui vit toujours et qui apprend continuellement ».
Il s'ensuit que l'accumulation des connaissances et l'accroissement de la maîtrise technique qu'elles permettent sont des processus continus et auto-amplifiés. En effet, les méthodes et les outils développés, par eux-mêmes ou par l'intermédiaire des richesses auxquelles ils vont conduire, seront des facteurs d'avancées scientifiques, et par conséquent technologiques….. L'optimisme du siècle des Lumières verra dans cet enchaînement d'une redoutable efficacité la garantie d'un progrès du bonheur humain.
Au début du 21ème siècle, force est de constater que la mécanique du Progrès a joué à plein, conférant à l'homme moderne des savoirs et des pouvoirs qui s'accroissent en permanence. En revanche, l'assurance selon laquelle c'est la promesse d'un épanouissement plus harmonieux de l'humanité est sérieusement mise en doute dans le monde entier. Les menaces écologiques, l'explosion des inégalités, les frustrations et la violence qui les accompagnent sont elles-aussi les fruits amers d'un Progrès qui en cela est loin d'avoir entièrement comblé l'espoir des hommes des Lumières. Il apparaît aujourd'hui que l'élucidation des lois de la nature, la maîtrise technique qu'elle permet et ses retombées financières ne sont que les moyens éventuels de poursuite d'un objectif humaniste, mais peuvent tout aussi bien être mobilisés à l'encontre d'un tel dessein.
L'homme moderne a à sa portée tant de possibilités dont il est en principe capable d'apprécier la portée et les conséquences, qu'il est responsable de leur mise en œuvre et du but poursuivi. C'est à l'aune de la manière dont nous nous montrerons capables d'assumer cette responsabilité que nous serons jugés par les générations futures.
Axel KAHN, parrain des forums régionaux du savoir
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